CHLOROQUINE COVID 19 : un traitement possible ?
La chloroquine : l’espoir d’un traitement du COVID 19
Un médicament produit par un laboratoire français, parmi les plus prescrits au monde et les plus simples : la chloroquine, semble donner à Marseille des résultats encourageants par la diminution spectaculaire de l’atteinte virale, et semble-t-il la guérison anticipée de la maladie générée par le COVID 19. Cependant, ces résultats ne concernent encore qu’un nombre de malades restreints (24 patients).
La polémique relayée par les médias.
Les autorités sanitaires centrales sont elles coupables de ne pas encourager l’utilisation généralisée de ce médicament? C’est que les choses sont rarement aussi simples, voire simplistes que le laissent entendre les plateaux télévisés. Tout laisse penser en effet que ce médicament soigne effectivement cette maladie mais qu’il reste dangereux dans ses effets secondaires notamment du point de vue cardiaque chez certains patients.
Or, les autorités sanitaires centrales sont tenues médicalement et juridiquement par des procédures très strictes d’évaluation. Avant qu’un médicament soit considéré comme un traitement validé d’une maladie ciblée, il doit répondre aux exigences des essais cliniques. L’expérimentation sur les patients, en double aveugle notamment est la dernière étape d’un très long processus, qui se compte le plus souvent en années. Le scandale du Mediator, résulte ainsi, à l’origine, de l’utilisation (il est vrai au surplus à des fins non forcément thérapeutiques) des effets d’un médicament autorisé en principe pour une autre pathologie.
Faut il critiquer les autorités et par voie de conséquences les autorités publiques et politiques qui sont eux mêmes tenus par l’Etat de droit qui est le nôtre?
Les deux issues possibles
Soit le Professeur RAOULT a raison avant les autres et ses compétences déjà reconnues, feront de lui un personnage médical public de grande envergure. La particularité qu’il présente d’être « hors norme » par rapport au profit habituellement rencontré chez ces « grands professeurs », lui sera à cet égard un titre de gloire supplémentaire. Il suscitera d’ailleurs peut être l’émergence d’un profil nouveau dans ce monde relativement policé voire corseté.
Soit le Professeur RAOULT a tort et les essais cliniques à venir démontreront que la chloroquine est inefficace ou en tous cas dangereuse. Notamment sa posologie c’est à dire le dosage à administrer constituerait un risque important pour le patient de mourir du médicament avant même d’être victime du virus COVID 19, qu’il est censé neutraliser. Il s’agirait d’une affection iatrogène, c’est à dire une maladie provoquée par un médicament.
C’est dans ce deuxième cas que la situation pourrait s’analyser sous l’angle juridique. En effet, un geste médical, et la prescription d’un médicament en est un, ne sera pas alors considéré comme pertinent par rapport aux données actuelles et acquises de la science.
A l’évidence l’utilisation de la Chloroquine dans le traitement du COVID 19, ne fait pas partie des données de la science, actuelles ni acquises, à défaut d’ essais thérapeutiques à ce jour. Mais cela peut changer, si les essais s’avèrent concluants.
En conclusion, le dispositif médical en temps de paix mais également en temps de « guerre » ou plutôt en « état d’urgence sanitaire » , nécessite que l’on soit certain (raisonnablement) avant d’administrer un traitement.
Avant de disposer des résultats d’essais cliniques qui sont lancés ce jour, en urgence,au niveau européen, il faut faire confiance à la conscience des médecins qui sauront, et eux seuls, et pour chaque patient, faire la balance bénéfice /risque de l’utilisation de la Chloroquine.
Ce ne serait pas la première fois qu’une situation de « guerre » par la multiplication des cas et l’expérience accélérée qui en découLe, ferait faire des avancées notables de façon spectaculaire aux corps des « données actuelles et acquises de la science », et ce aussi au prix d’un certain nombre de décès….